Lutter contre l’illectronisme

L’illectronisme est un sujet qui touche peut-être aujourd’hui 20 à  25% de la population vivant en France. C’est donc essentiel !

 

En région Centre Val de Loire, les 6 CRIA ont lancé le projet de constitution d’un Réseau de Lutte Contre l’Illettrisme et l’Illectronisme ( R.E.L.I.I.)

Illectronisme et crise sanitaire

 

Illettrisme

Les traditionnelles journées de lutte contre l’illettrisme seront éclairées en septembre 2021 par l »année de la lecture ». Le plus haut niveau de l’Etat l’annonce et souhaite voir se multiplier les initiatives pour développer et donner le gout de la lecture. Savoir lire et comprendre le sens d’un texte est indispensable pour vivre en autonomie. Mais 6 millions, au bas mot, de nos concitoyens sont en difficulté avec ça, même s’ils ont fréquenté l’école. Ce n’est pas admissible.

Savoirs de base et Français langue étrangère

Au-delà de cette situation, les difficultés rencontrées dans la maitrise des savoirs de base (lecture, écriture, calcul, compréhension de consigne,…) privent un plus grand nombre encore de personnes de l’accès aux droits, de la compréhension du sens des devoirs, des obligations et règles de vie.

Pour les personnes d‘origine étrangère, français ou en passe de le devenir, ou résidant sur le territoire pour des années , la maitrise de la langue française et la compréhension des règles de vie en France, est indispensable pour accéder à l’emploi, au logement et a l’éducation des enfants.

Illectronisme

Depuis quelque temps déjà, l’illectronisme était venu s’ajouter aux obstacles insurmontables de la vie courante pour 13 millions de personnes. Déposer une candidature en ligne, joindre un CV à un mail, chercher un renseignement sur internet ou bénéficier d’une réduction sont des épreuves que l’on n’abordera jamais seul. Et pourtant la dématérialisation totale des documents administratifs pour 2022 a continué de se mettre en place.

Crise sanitaire

La crise sanitaire de 2020-2021 a encore accéléré la fracture sociale, la « mise à distance sociale » pourrait-on dire. Beaucoup comprennent les nouveaux mots de la pandémie et agissent facilement avec les outils numériques. Mais combien sont-elles, sont-ils maintenant pour qui ce nouveau vocabulaire (cluster, attestation dérogatoire, mesures sanitaires,…) n’est pas compréhensible ? Un jargon d’hommes et femmes publiques, d’experts a envahi radio et télévision renforçant l’angoisse de ceux et celles pour qui, parfois, les sanitaires sont les WC qu’il faut nettoyer. A combien de personnes en difficulté avec le numérique sommes-nous arrivés lorsque les cours pour enfants sont mis en ligne ou lorsqu’il faut télécharger l’attestation dérogatoire ? Et combien de personnes sont-elles privées des commodités et du plaisir du numérique ?

On peut penser, sans en avoir la preuve, que les 13 millions de personnes en situation d’illectronisme sont aujourd’hui, avec l’accélération des supports numériques 15, 18 ou 20 millions si on inclut les « abandonnistes » qui renoncent à poursuivre une démarche après plusieurs échecs de mots de passe ou de codes identificateurs.

Importance de l’évaluation et de la formation des formateurs

Il y a une prise de conscience de la puissance publique et des crédits importants sont débloqués pour former et assister la population. Mais pour bien former, il est indispensable de bien évaluer avant et après la mise en  formation. Il est également indispensable de bien former les formateurs car la seule compétence informatique ne saurait suffire à répondre aux besoins .Nombre de bénéficiaires cumulent en  effet les difficultés de compréhension du langage et de pratique du numérique. Les situations d’illettrisme ou de difficultés avec les savoirs de base, doivent etre connues des formateurs en informatique pour apporter une réponse efficiente.